Le monde d’après reste très improbable, la troisième révolution se laisse attendre, le mur se rapproche à vive allure et pourtant rien ne change.


Il semblerait, aujourd’hui, que la classe politique, dépendante de la classe financière, ne prenne pas conscience de l’urgence écologique, financière et encore moins de l’explosion démographique à venir.


Devant ce triple désastre à venir, on ne peut se contenter de limiter la casse par les timides ajustements qui s’avèrent très insuffisants par rapport aux objectifs fixés par la Cop 21 et la dégradation impressionnante du système financier.


Nous devons profiter de la crise du « covid 19 » et de l’arrêt général de l’économie pour imaginer un monde nouveau totalement disruptif si l’on veut assurer la survie de l’espèce humaine.


La plus grande utopie serait de croire que tout peut continuer comme avant, avec comme seul espoir: l’ambition de retrouver la croissance.


Une utopie en valant bien une autre, pourquoi ne pas se donner les moyens  de créer une gouvernance mondiale qui mènerait à bien les réformes suivantes :



1 - Attribuer un quota négociable de CO2 à chaque individu.

2 - Réduire les inégalités sociales et environnementales.

3 - Instaurer un étalon monétaire invariable et universel.

4 - Valoriser les ressources naturelles en un bien commun.

5 - Stopper l’explosion démographique de certains pays.



1 – L’attribution d’un quota individuel de carbone CO2


Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, les réductions globales des gaz à effet de serre décidées lors des COP s’avèrent un échec depuis 1995, date de la première COP qui s’est tenue à Berlin il y a 25 ans.


Les gains réalisés en termes d'émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial sont systématiquement anéantis par l’accroissement des émissions de CO2  engendré par la course à la croissance et l’élévation du niveau de vie d’une population mondiale en constant accroissement.


L’objectif aujourd’hui serait de réduire très rapidement ces émissions en agissant dès maintenant sur la consommation individuelle de biens et de services.


Alors pourquoi ne pas s’orienter vers un partage équitable et progressif des émissions de CO2 :

Chaque individu recevrait annuellement, sur son "compte carbone" la même quantité d'émission de gaz à effet de serre.


La "taxe carbone" actuelle dont on s’interroge souvent sur la destination serait remplacée par un "quota carbone" équitable et négociable entre individus.


Exemple : Si les scientifiques concluent que la terre est capable d’absorber 8 milliards de tonnes de CO2 en 2022, chacun des 8 milliards d’êtres humains recevra  un quota de:

1 tonne de CO2 par an.

- 1 tonne de carbone c’est un vol  aller-retour Paris New York.

- 140 g de carbone c’est une baguette de pain.

- 250 g de carbone c’est un kilomètre en voiture diesel.


Une place de marché mondiale négociera directement les quotas de carbone disponibles entre les acheteurs qui dépassent leurs quotas et les vendeurs qui n’utilisent pas la totalité du leur.


Ainsi un Européen qui rejette en moyenne 8 tonnes de carbone par an sera obligé d'en acheter 7 tonnes.


Le prix de chaque tonne supplémentaire sera progressif voir même dissuasif suivant un barème (tableau ci joint) à ajuster chaque année.


Exemple purement indicatif servant à la démonstration:

La 2ème tonne = 37€, la 8ème = 226€, la 16ème = 870€, la 20ème =  1360€

Les 8 tonnes de l'Européen lui coûteront alors 828 € soit 2.27€ /jour.

Les 16 tonnes de l'Américain lui coûteront alors 5.240 € soit 14,36/jour.

Les 20 tonnes du Koweitien lui coûteront alors 9.910€  soit 27.15€ /jour.


En contre partie, les personnes en grande précarité, des pays en voie de développement, verront leur pouvoir d’achat augmenter significativement.


Leur tonne de carbone sera en effet divisée en 20 lots de 50 kg qui seront  mis sur le marché suivant 20 prix décroissants allant de 1.360 € la tonne pour le 20ème lot à 37€ pour le 2ème.


Ex : la vente de leurs 10 lots les plus chers leur rapportera dans cet exemple 1,28€ par jour, celle de 18 lots: 1.35€ par jour.


Ces sommes sont non négligeables si l’on veut bien se rappeler que 780 millions d'être humains vivent avec moins de 1,71€ par jour.


Dans cette exemple purement théorique, la seule contribution de moins de 100 millions d’Européens suffira donc à apporter ce supplément de 1.35€ aux 780 millions de défaforisés.


Les plus grands «pollueurs» apprendront, ainsi à leurs dépens, à réduire leurs émissions de CO2.


Les industriels se verront obliger de réduire leur rejet de CO2 pour chaque article produit afin de rester compétitifs en rejet de CO2 comme en prix.


Chaque compte carbone sera géré comme un compte bancaire.


Les transactions seront comptabilisées en € et en gramme de CO2 rejeté.

Ex: 1 baguette de pain = 1€ = 140 g de CO2.


Nous assisterons donc progressivement, par ce cercle vertueux, à une diminution des inégalités sociales et environnementales entraînant logiquement dans leur sillage des améliorations en termes de niveau de vie, d’accès à l’éducation, de natalité, de santé publique, de migrations, de famines, d’épidémies etc.


On peut espérer, à terme, que si la capacité d’absorption de carbone reste constante, que la croissance démographique est contrôlée et que les efforts écologiques se poursuivent, notre écosystème commencera à se régénérer.


Parallèlement il semble indispensable d’inciter par des

« primes carbone » substantielles le développement :

- des économies d’énergie.

- de l’économie circulaire.

- des énergies renouvelables.

- de l’agriculture responsable.

- du contrôle des naissances dans les pays en voie de développement.



BAREME DE NEGOCIATION

DE LA TONNE DE CO2






 
















2 – La réduction des inégalités sociales.


Nous avons vu précédemment que la redistribution d’une taxe carbone  pouvait rapidement contribuer à une réduction des inégalités sociales et environnementales.


Mais il semble que ce soit encore insuffisant et qu’il faille aussi prendre en considération les phénomènes suivants :


En 2015 le gestionnaire de Hedge Fund , Jims Simons, a gagné 550.000 fois plus qu’un « smicard indien ».


En 2017 le footballeur Lionel Messi a gagné 6.944 fois plus qu’un « smicard français ».


En 2018 le directeur d’une société du CAC 40 a gagné 1708 fois plus qu’un « smicard français ».


Combien de temps encore, ces écarts vertigineux, mis sur le devant de la scène par les médias et les réseaux sociaux, seront ils supportés.


N’existe t il pas un risque croissant de voir, de plus en plus de tensions sociales et de mécontentements populaires difficilement contrôlables : manifestations du type gilets jaunes, montée du populisme, instabilité politique des pays en voie de développement, radicalisations, migrations économiques, migrations climatiques, scènes de pillages, chômage, montée de la violence, montée des extrêmes, attentats etc.


Des personnalités diverses, comme  Mélenchon ou Obama, ont évoqué des écarts compris entre 20 et 30 fois le salaire minimum.


Ex : 25 fois le smic 2019 = 25 x 1203 = 30.000€ net /mois paraît acceptable.

(1% des Français gagnent plus de 8.700€ / mois et 0.1% plus de 22.500€)

 

Comme vous le voyez, nous sommes encore très loin du compte mais très prêts de mouvements insurrectionnels de plus en plus violents.



3 - Création d’une gouvernance monétaire mondiale.


Nous assistons à une accélération, sans précédent, du dérèglement de la finance mondiale :

 

taux négatifs, quantitative-easing, hélicoptère monnaie, crédits éternels, surchauffe des planches à billets, bulles financières, sur endettement des pays, des municipalités, des entreprises, des ménages, des étudiants, fragilité des banques, mondialisation incontrôlée, fiscalité anarchique, concurrence déloyale, paradis fiscaux, dévaluations, inflations, spéculations, etc.


Devant un tel inventaire et l’urgence d’agir, difficile de ne pas penser à une solution globale et radicale qui pourrait être l’adoption d’un nouvel étalon monétaire universel :


1 Unité = 1 heure de travail d’une personne sans qualification.


Il sera assez simple d’établir une échelle de rémunération en fonction des compétences de chacun :


1 heure de rémunération minimum (manœuvre) = 1 Unité

1 heure de mécanicien automobile = 4 à 8 Unités

1 heure d’expert comptable = 15 à 22 Unités

1 heure de rémunération maximum (acteur, PDG) = 30 Unités


Cette monnaie serait doublée d’une crypto monnaie contrôlée et émise en exclusivité par une gouvernance mondiale.


- 1 baguette de pain = 0.10 Unité


- 1 heure de manutention à Genève en 2030 = 1 Unité.

 donnera le même pouvoir d’achat que

- 1 heure de manutention à Madagascar en 2020 = 1 Unité.


Cette nouvelle et véritable monnaie, présentera les avantages suivants :


- Universelle, car utilisable et compréhensible par tous.

- Stable, car toujours égale à 60 minutes de travail.

- Invariable, car dé corrélée de toutes devises.

- Scalable, le nombre d’heures de travail est sans limite.

- Sécurisée, réserve de valeurs pérenne adossée à une crypto monnaie.

- Équitable : à travail égal - rémunération égale.

- Juste: à rémunération égale - pouvoir d’achat égal.



La transition vers cette nouvelle monnaie ne peut se faire que progressivement par une adoption volontaire et progressive.


Il est en effet important de laisser la finance internationale poursuivre son jeu de « Monopoly » avec ses devises, ses règles actuelles et en assumer seule les crises à venir.


On n’ôtera pas à l’homme l’ambition de devenir le plus riche du monde comme celle d’un sportif d’accéder à la plus haute marche du podium.


Les 16 atouts de cette nouvelle monnaie sont présentés en détails sur le site lewat.fr et concernent des améliorations en matière de :


compétitivité, re localisation, concurrence, mondialisation, inflation, dévaluation, spéculation, migration économique et climatique, fiscalité ….etc.


Afin de ne pas transposer les excès du système monétaire actuel dans le nouveau système, la conversion de devises en unités nouvelles sera encadrée et plafonnée ;  la conversion inverse en devises sera impossible afin d’éviter toute spéculation sur les différences de change.


Cette nouvelle unité devrait lisser les inégalités sociales, restituer la compétitivité à chaque pays et permettre une re localisation rapide des industries compte tenu de l’égalité du coût du travail entre les pays et du coût du transport et de son empreinte carbone en cas de dé localisation.



4 - Les ressources naturelles: un bien commun valorisé.


Les ressources de la terre ne sont pas inépuisables.

Si l’on ne veut pas assister dans les prochaines décennies à une pénurie mondiale d’un grand nombre de ces matières premières, il est grand temps :

- d’accéder à plus de sobriété,

- de recourir d’avantage au recyclage

- de déclarer les ressources naturelles comme un bien commun.

- de taxer leur production afin que le recyclage soit plus économique.


L’idée est de considérer la « Terre » comme un fournisseur de matières premières.


Les ressources naturelles seraient donc facturées par la « Terre » à travers une organisation supranationale dont les ressources serviraient à :


- Aider à financer les filières de recyclage.

- Financer la recherche en matière de recyclage.

- Reconstituer l’environnement naturel.

- Indemniser les populations victimes d’effets collatéraux.


Le prix de vente de ces ressources naturelles serait calculé de façon à ce que le coût du produit fini soit  supérieur de 10% à son prix de recyclage, ce qui naturellement préserverait les ressources naturelles et inciterait à plus de sobriété.



5 – Le contrôle des naissances au niveau mondial.


Avec 7,7 milliards d’humains dont déjà 10% vivent en dessous du seuil de pauvreté (<2$/jour), on assiste impuissant à :


1) l’épuisement des ressources naturelles de notre planète :


- eau potable.

- les énergies fossiles : pétrole, charbon, gaz etc.

- minerais.

- terres agricoles, désertification,

- forêts : déforestation, incendies volontaires ou non.

- poissons: sur-pêche, épuisement des réserves, toxines.

- faune : disparition de milliers d’espèces en moins de 40 ans.

- flore : écosystème en danger, raréfaction des pollinisateurs etc.


2) la pollution de notre milieu naturel :


- l’air par l’émission des gaz à effet de serre : CO2, méthane…

- l’eau douce par la pollution des fleuves et des nappes.

- les mers par les rejets tant domestiques qu’industriels.

- les sols par l’utilisation massive de traitements chimiques.

- les sous sols par l’enfouissement des déchets.

- la biodiversité par sa dégradation.


Nous sommes à un tournant critique où le monde doit choisir entre :


- une dépopulation de 2 à 3 milliards pour vivre ensemble décemment en respectant les ressources de notre planète.


       ou


- précipiter l’humanité dans un désastre écologique avec 10 milliards d’humains en 2050, un écosystème ruiné et des millions de morts dus à des pandémies, famines, cataclysmes, guerres, montée des mers, migrations incontrôlables etc.


Ne faudrait-il pas mieux envisager, dès maintenant, un contrôle des naissances voir une stérilisation des femmes après la naissance du premier enfant dans les pays où la régulation est difficile. (5 enfants/ femme en Afrique sub-saharienne).


L’occident ne pourrait il pas financer l’accès à l’école du premier enfant en échange du renoncement au second enfant dans ces populations qui connaissent une sur-natalité et qui a terme n’auront d’autres solutions que de migrer en masse vers l’occident avec toutes les conséquences prévisibles.


L’éducation des femmes s’avère encore aujourd’hui le et le seul meilleur régulateur des naissances.

Dans beaucoup de ces pays les enfants assurent la retraite de leurs aînés et le « vieillir en famille » faute de développement économique et social.


Il est certain aujourd’hui que ce déni de l’explosion démographique est entretenu par l’absence de courage politique et ce culte de la croissance savamment entretenu par de trop nombreux lobby's. Qu’en sera-t il pour les générations futures.


Il est probable que l’occident ait beaucoup de mal à imposer des changements face à un système financier qui résiste et dont l’objectif avoué est un retour rapide à la croissance d’avant-crise, voir même un dépassement.


La sphère financière consciente de sa fragilité, compte-t elle sur la Chine pour faire le sale boulot. Ne sera t’il pas trop tard ?


Faudra t’il attendre un tsunami financier et un immense désastre écologique ou sanitaire pour se remettre en cause.


La plus grande utopie est elle de croire que :

 

- tout peut continuer comme avant ?

ou

- tout doit changer rapidement ?


Sommes-nous prêts à ces grands renoncements ou continuerons-nous, égoïstement, à reporter ces défis sur les générations futures ?



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CONCEPTION & REALISATION


Philippe Géraudel.

Multi-entrepreneurs.

ESSEC, Boston Consulting Group.

geraudel@hotmail.com


Du même auteur


Le monde d'après Geraudel


  

Le monde d’après comme avant !

 « Philippe Géraudel ».

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